La Ronde en Thérapie Communautaire Intégrative en quelques mots…

La parole agit comme un remède, un baume apaisant et elle peut aussi être une boussole, tant pour celle ou celui qui parle que pour celui ou celle qui écoute.

Dire ses maux, c’est déjà commencer à les soigner. En mettant des mots sur une douleur, une peur ou une difficulté, chaucun.e effectue un premier pas vers la reconnaissance et la distanciation. La parole agit comme un remède en permettant d’externaliser le poids interne de notre souffrance. Ce qui était informe et oppressant devient une entité tangible, que l’on peut partager.

Simultanément, notre parole déploie un effet de baume apaisant et calmant. L’acte de raconter, dans un cadre sécurisant et bienveillant, libère une charge émotionnelle souvent refoulée. Il ne s’agit pas de nier la douleur, mais de la laisser s’exprimer sans jugement, ce qui a un effet immédiat de soulagement. Cette libération verbale est un premier allègement, essentiel pour retrouver notre équilibre psychique.

La Boussole de l’expression libre

La parole n’est pas seulement curative, elle est également un guide, une boussole. Pour celui qui parle, l’articulation de sa pensée et de son expérience clarifie la situation. L’énonciation oblige à structurer l’expérience vécue, à identifier les nœuds et à percevoir les mécanismes qui étaient, jusqu’alors, confus. En se racontant, on se (re)découvre et l’on trace involontairement les premières lignes d’une voie à suivre.

Pour celui qui écoute, la parole de l’autre est aussi une boussole. L’écoute active permet de mobiliser l’empathie, de se décentrer de sa propre réalité et d’élargir sa compréhension du monde et des difficultés humaines. Entendre le vécu d’autrui peut éclairer des zones d’ombre personnelles ou, à tout le moins, renforcer le sentiment d’humanité partagée.

Le Partage, Moteur de la Guérison

L’affirmation la plus puissante réside dans le rôle du partage d’expériences. C’est dans l’espace collectif, au sein d’un groupe de parole, d’une thérapie communautaire ou d’un échange sincère, que le véritable processus de transformation s’enclenche.

Le partage permet de briser l’isolement, souvent l’une des composantes les plus destructrices de la souffrance. Savoir que d’autres ont traversé des épreuves similaires, ou ont ressenti des émotions comparables, valide l’expérience de chacun.e et diminue notre sentiment d’être seul ou même de se sentir « anormal ». La douleur, reconnue comme universelle, devient plus supportable.

De plus, en confrontant les vécus et les tentatives de surmonter les obstacles, des nouvelles pistes apparaissent. Ce n’est pas le conseil direct qui guérit (d’ailleurs donner des conseils est interdit au sein des rondes), mais la richesse des perspectives offertes par la diversité des expériences. Chacun.e découvre les ressources insoupçonnées des autres, qui, par effet miroir, lui révèlent ses propres capacités inexploitées. Le groupe devient alors un réservoir de sagesse collective, où chacun contribue, par son récit, à la progression de tous.

Voilà ce que permet la Thérapie Communautaire Intégrative: activer un outil fondamental de notre humanité. C’est un acte de courage pour celui qui s’expose et un acte de générosité pour celui qui écoute. Plus qu’un simple échange, elle permet une reliance profondément humaine et sociale. En libérant la voix, on ne fait pas qu’exprimer une peine ; on s’inscrit dans un mouvement de solidarité qui apaise la douleur, redonne un cap et, surtout, offre la lumière des expériences croisées pour inventer de nouvelles solutions face aux problèmes de la vie.

Dans la joie de vous retrouver au sein des rondes qui débuteront le 25 janvier prochain au café associatif de l’Ortie Rousse à Rezé.

Aimélie